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Le prix invisible de la consommation de boissons rafraîchissantes

Les boissons gazeuses sont composées à 90 % d'eau. Saviez-vous que le transport des boissons rafraîchissantes représente à lui seul 700 kilotonnes d'émissions de CO2e par an, rien qu'en Belgique, et qu'il est tout à fait possible de l'éviter ? Je le précise volontiers.

Le prix invisible du carbone de la consommation de boissons gazeuses.

Madame la ministre Zakia Khattabi, chers membres du gouvernement et chefs d'entreprise,


Les boissons gazeuses sont composées à 90 % d'eau. Saviez-vous que le transport des boissons rafraîchissantes représente à lui seul 700 kilotonnes d'émissions de CO2e par an, rien qu'en Belgique, et qu'il est tout à fait possible de l'éviter ? Je le précise volontiers.


Le 22 mars est la Journée mondiale de l'eau, une journée au cours de laquelle nous réfléchissons à l'importance de l'eau et prenons conscience des nombreux défis qui subsistent en termes de gestion et d'utilisation de l'eau. L'un des défis les plus invisibles est le transport inutile d'eau potable sous toutes ses formes. Le transport des boissons rafraîchissantes en est un élément majeur. Surtout chez nous, quand on sait que, selon Eurostat, il apparaît que les Belges sont les deuxièmes plus gros consommateurs de boissons gazeuses en Europe, avec une moyenne d'une canette de boisson gazeuse par jour représentant plus d'un milliard de litres par an. La table ronde environnementale de l'industrie des boissons a calculé que le transport de cette eau représente 700 kilotonnes d'émissions de CO2, rien qu'en Belgique. Et ce, alors que l'eau potable du robinet provient de nos murs. Le monde à l'envers.

L'ambition de notre gouvernement est de réduire les émissions de CO2 de 55 % afin que l'Union européenne puisse se dire climatiquement neutre d'ici 2050. Tant que toutes les boissons non alcoolisées continueront à suivre une voie immense, il me semble qu'il ne s'agira que de rêves d'un avenir climatiquement neutre.

Production locale de boissons non alcoolisées

Il est donc grand temps de plaider en faveur d'un avenir où la production de boissons non alcoolisées est décentralisée. Qu'entendons-nous par là ? Qu'il ne s'agit pas de faire la queue devant un distributeur de boissons avec l'empreinte carbone d'un joueur de basket-ball, mais simplement que la production de boissons non alcoolisées doit se faire localement, sur le lieu de consommation. Qu'on s'éloigne des grandes chaînes de remplissage, qu'on utilise l'eau du robinet et qu'on mélange les arômes (un concentré, un fruit, du thé) sur place. Une solution simple qui a un impact énorme.

De nombreux éléments constitutifs d'une Belgique neutre sur le plan climatique sont entre les mains des pouvoirs publics et des entreprises. Les consommateurs et les entreprises peuvent facilement s'attaquer à ce problème.

Auteur : Colin Deblonde - Co-fondateur Dripl